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Thursday, February 24, 2011

L architecture berbere dans le sud marocain







Depuis toujours, au Maroc, les berbères du sud pratiquent l’art de construire, selon des
techniques ancestrales, un type d’habitat original et millénaire : les ksour et les kasbahs.
Mais, laissées à l’abandon, ces majestueuses forteresses de terre rouge ou ocre, sont
menacées par les intempéries et tombent en ruine, au risque de disparaître à jamais du
paysage marocain et du patrimoine mondial.
   
L’habitat à l’architecture de terre.
L’architecture berbère n’a jamais été influencée par la conquête arabe et le
développement de l’art hispano-mauresque. Les kasbahs du sud sont la plus belle
expression de cet art rural dont les spécificités sont d’ailleurs fort proches de l’habitat
traditionnel yéménite.
Ces superbes bâtisses en terre jouèrent un rôle fondamental durant des siècles. Elles
étaient les demeures fortifiées des seigneurs. Isolées et situées sur une position
dominante, elles exprimaient l’autorité des caïds (représentants du sultan) ou des Pacha
(gouverneurs d’une ville impériale). Les kasbahs contrôlaient les oasis et leurs voies
d’accès, servaient de points de ravitaillement pour les habitants du désert et défendaient
les caravanes contre les brigands et les pillards nomades. Actuellement, elles abritent
plutôt des notables ou des cultivateurs, lorsqu’elles ne sont pas tout simplement à
l’abandon.
  oeurs politiques.
La construction des kasbahs obéit à plusieurs règles architecturales. Sur des fondations
de pierre, d’épaisses murailles, flanquées de quatre tours d’angle ornées de merlon en
épis, délimitent la construction. Les murs sont en pisé, mélange de terre et de paille
selon un procédé ancien qui isole de la chaleur et du froid. Le centre de l’habitation est
un patio, véritable puits de lumière pour l’ensemble. L’ornementation extérieure des
tours et du haut des murs est en adobe, briques de terre crue argileuse, qui permet
d’exécuter des motifs en creux et en relief qui ajourent les parties hautes. Mais toutes les
kasbahs ne sont pas celles d’un Pacha et les demeures rurales sont plus simples et
regroupées au sein d’un même village. Protégées de remparts avec une seule porte
d’entrée, elles forment alors un ksar (pluriel : ksour). Ces villages, construits en pisé,
prennent la couleur de leur terre d’origine, qui, passant du ocre au rouge, les rend tous
différents. A l’origine, cet habitat rural en terre fut édifié par des familles de nomades
qui, ayant décidé de se sédentariser, recherchèrent une construction plus solide que leur
tente de laine pour faire face aux intempéries et aux ennemis. C’est pourquoi les ksour,
petites forteresses, sont établis le plus souvent sur des pitons rocheux ou en bordure de
falaise.
Ouarzazate, ainsi que la vallée du Drâa et la vallée du Dades offrent les plus beaux
spécimens de cette remarquable architecture de terre.
Fragilité naturelle et ranc
Partout, sur ces routes du sud, d’une saisissante beauté, d’imposantes kasbahs en ruine
lancent un dernier défi au temps et à l’érosion. Plusieurs causes expliquent cette
dégradation.
Climatiques d’abord : comme dans toute région désertique, les pluies rares mais
violentes menacent les maisons de terre qui disparaissent parfois suite aux intempéries.
Mais les nomades, habitués aux villages temporaires, ne les reconstruisent pas et vont
bâtir ailleurs. A cela s’ajoute l’exode rural, qui s’accompagne de l’abandon de ce type
d’habitat au profit de maisons individuelles ou d’immeubles en béton en périphérie des
villes.
Historiques ensuite : Thami-el-Glaoui, le dernier seigneur de l’Atlas, chef de la tribu des
Glaoua (berbères de l’Atlas), prit le parti des français au Maroc en 1912, ce qui lui permet
de devenir le pacha de Marrakech et de sa région. Par la suite il étend son autorité sur
tout le sud marocain, accumule une immense fortune et fait construire les plus belles
kasbahs des vallées du Draa et du Dades. Mais l’émergence du nationalisme poussa le
Glaoui à prendre parti contre le sultan (futur roi Mohamed V) qui est déposé et exilé par
les Français en 1953. Devant les troubles qui s’ensuivent, ceux-ci le réinstalle sur le trône
comme roi légitime. Humilié, le pacha doit implorer son pardon à genoux devant lui. Le
roi pardonna mais n’oublia pas. Le Glaoui meurt en 1956 et ses biens sont confisqués.
Laissées à l’abandon, les kasbahs s’écroulent lentement car l’humidité est la pire ennemi
du pisé et faute d’entretien, ces châteaux de terre se transforment en tas de boue. Une
forte pluie, un oued en colère et tout est emporté. Parmi les constructions les plus
touchées, citons le palais de Telouet et la kasbah de Tineghir.

http://www.atlas-arganoil.blogspot.com/
Le retour aux sources...
Si le Maroc, dans le passé, a sacrifié ces merveilles, de nos jours, les autorités ont pris
conscience de la valeur de ces chefs-d’oeuvre. Le fameux ksour d’Aït Benhaddou, inscrit
sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO depuis la fin des années 70, a bénéficié
d’un programme d’aide qui a permis sa restauration partielle dans le respect des
procédés anciens de construction.
Depuis les années 1990, des associations culturelles et artistiques se sont crées et
revendiquent la reconnaissance de l’identité berbère. Des architectes de Marrakech ont
pris le problème au sérieux. Ils ont recensé les ksour en péril, fait admettre qu’ils
appartenaient au patrimoine du Maroc et protègent aujourd’hui activement ces villages
de terre.
La tendance est au retour vers les demeures traditionnelles et les restaurations de
maisons abandonnées se multiplient. Mais pour y parvenir, il a fallu former de nouveau
les moualim (maîtres maçons) qui entre temps s’étaient reconvertis dans le béton ! Les
techniques de construction peuvent varier, comme l’assemblage de petites briques crues
de pisé ou la superposition de gros blocs de glaise ou encore le remplissage d’un coffrage
(comme pour le béton). Dans ce dernier cas, le maalem dirige une équipe de quelques
ouvriers qui tirent la terre du lieu même de la construction, la mettent en paniers, la
hisse sur des échelles et la jette dans les coffrages. Le pisé est tassé avec un pilon en bois
par le maalem qui pousse un cri à chaque coup. Le toit terrasse bénéficie de soins
particuliers. Reposant sur des poutres de palmier, le plancher du dernier étage est
couvert de branchages, puis de terre, damée en pente légère pour l’écoulement des eaux
de pluie vers une gargouille. Les parties supérieures de la kasbah sont quant à elles
décorées de motifs géométriques d’inspiration berbère (que l’on retrouve sur les bijoux
et sur les tapis).

près les riad à Marrakech les kasbah au bord de l’oued ?
Les particuliers ne sont pas en reste et on commence à trouver dans certains villages du
sud des maisons historiques, restaurées dans le souci de respecter l’architecture et les
matériaux traditionnels. A Skoura, Amerhidil, un des plus beau ksar du Maroc (XVIIe
siècle), est une maison familiale en cours de restauration que le propriétaire fait
volontiers visiter.
Toujours à Skoura, Aït Ben Moro, une authentique kasbah du XVIIIe a été réhabilitée
avec goût en maison d’hôte dans le respect des traditions.
Enfin, aux rénovateurs, s’ajoutent les créateurs. A quelques mètres des belles dunes de
sable d’Erfoud, la magnifique réalisation de la Kasbah Hôtel Xaluca Maadid est unique
de par ses caractéristiques de construction traditionnelle en pisé (même matériau et
même système de construction que ceux utilisés par les anciens). La décoration fait aussi
appel à toutes les ressources de l’artisanat local.
La résurgence de l’identité berbère et l’essor du tourisme international se conjuguent
pour inverser le processus d’abandon et de délabrement. Dans ces conditions, on peut
espérer que ksour et kasbahs auront encore de beaux jours devant eux. Qui sait d’ailleurs
si les « roumi » (les occidentaux), après leur engouement pour les riads hispanomauresques,
ne désireront pas, d’ici quelques temps, posséder leur propre kasbah de
style berbère, sur les berges d’un oued des vallées du Drâa ou du Dades, là où fleurissent
des milliers de lauriers-roses

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